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jeudi 15 décembre 2016

Dis Maman, Pourquoi je suis pas normal?





Article de +Anonymiss Kreol 

Dis Maman, Pourquoi je suis pas normal?

Pourquoi?

C’est une question qui peut être posée par un grand nombre de personnes qui souffrent d’incapacité, d’une limitation d’activité ou d'un handicap physique.
Combien ?
En 2015, plus de 26,4 % soit 12 millions sur 65 millions d’habitants.
Comment vivre avec son handicap ?
Comment vivre avec une personne en situation de handicap ?
Le monde actuel évolue avec son temps, le regard porté sur les personnes handicapées a changé. Nous ne pouvons plus fermer les yeux, car ces situations, nous les vivons au quotidien pour beaucoup de familles.
On a tous autour de nous, un frère, une sœur, un parent, un ami en situation de handicap.
Il ne faut pas oublier que le handicap n’est pas toujours visible, car plus de 80% des personnes handicapés sont atteinte d’un handicap invisible : diabète, épilepsie, lésions cérébrales, mal-voyance, et je peux vous en citer encore pleins d’autres, mais la liste est trop longue.
Il ne faut pas oublier les accidents de la vie, qui représentent environ 85% des situations.
Selon l’INSEE, au sein de la population :
13,4% ont une déficience motrice,
11,4% sont atteints d’une déficience sensorielle,
9,8% souffrent d’une déficience organique,
6,6% sont atteints une déficience intellectuelle ou mentale,
2 à 3% de la population utilise un fauteuil roulant.
Les personnes dans ces situations ont le désir de changer, d’être comme nous tous, être « normaux » avec tous les défauts que possèdent l’être humain.
Vouloir sourire à la vie, ne pas penser qu’ils puissent être différents.
Comment pouvons-nous faire pour rendre leur vie la plus heureuse possible, car le bonheur appartient à tout le monde, nous êtres humains, nous devons faire ce qu’il faut pour que ces personnes se sentent insérer, ne pas les rejeter, car ils ont besoin de nous, de la force qu’on peut leur apporter, des moments de tendresse, car pour eux ce sont de vrais moments de pur bonheur.
Notre sourire leur apporte une joie de vivre, que nous ne pouvons pas comprendre, car on est trop égoïste et centré sur notre petite personne pour pourvoir ressentir qu’un seul sourire, une seule attention leur suffit.
Par moment je me demande même si un certain nombre des personnes handicapés ne seraient pas plus heureux que nous, car les soucis du quotidien, ils ne le ressentent pas forcément, et surtout ils ne sont pas préoccupés par le fait d’avoir le dernier sac, le dernier téléphone, les dernières chaussures à la mode, non, eux le plus important c’est de vivre et ressentir qu’on les aime.
Quel avenir pour les enfants ?

« Une école pour tous, un droit pour chacun ».
L’accès à l’école peut être un frein pour beaucoup d’enfants, avec de réels obstacles tels que le transport, l’accompagnement humain, l’accessibilité.
Entre 2015 et 2016, 43,8% des élèves en situation d’handicap, scolarisés dans un milieu ordinaire bénéficient d’un accompagnement humain, les enfants qui ne peuvent pas y accéder sont orienter vers un dispositif d’éducation spéciale collectif.
Sommes-nous égaux face à l’accessibilité de l’école?
Est-ce que le milieu social d’où l’on provient peut favoriser notre insertion ou pas? Que font les politiques pour aider ces enfants à se sentir insérer comme nos enfants, vos enfants, enfin du moins essayer, tenter, faire plus.
La société actuelle accepte ces enfants, mais il est encore difficile dans une cour de récréation de passer inaperçu, de se fondre dans la masse, de ne pas avoir constamment le regard des autres enfants sur ceux qui sont handicapés.
Tout est une question d’éducation, il faut apprendre à nos enfants d’accepter les autres tels qu’ils sont, sans se préoccuper que ces camarades d’école soit en fauteuil roulant, aveugle, sourd, diabétique, regarder ce qu’il y a en eux et non pas à l’extérieur.
L’insertion de ces enfants en situation de handicap est également une étape difficile pour les parents qui doivent faire confiance en une éducation qui peut-être ne pourra rien apporter à leurs enfants, car inadapté.
Et adulte, que deviennent t’ils ?

Etre un adulte handicapé n’est pas facile, on doit toujours prouver qu’on peut travailler, qu’on est autant compétent que les personnes dites « dans la norme », je parle bien sûr des personnes pouvant avoir accès à un travail exploitant, en sachant qu’ils occupent des emplois dans les secteurs les moins qualifiés.
À noter que 21% des personnes handicapées sont au chômage, deux fois plus que la moyenne de la population active. Pour rappel le nombre de chômeurs s’élève à 6 547 600 (dom inclus) ; mais ce n’est pas le sujet.
Et dire que l’obligation légale doit être de 6% d’embauche de personnes handicapés pour les employeurs publics comme privés de plus de 20 salariés, chiffre minimaliste, en sachant que beaucoup d’entreprises préfère payer une contribution à l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) que d’honorer leur obligation légale de mission d'emploi envers cette catégorie de gens. 
Voilà de quoi mettre les associations d'handicapés en colère.

Voyons les choses en positif. Voici trois modèles simples de réussite et de parcours atypique malgré le handicap :
Noelia Garella, 29 ans ; porteuse de la trisomie 21 et enseignante dans une maternelle en Argentine.
Madeline Stuart, jeune modèle trisomique australienne
Katie Meade, qui a séduit une marque de cosmétique
Cela montre, que la réussite n’est pas seulement attribuée à nous humains normaux, car ces personnes font aussi preuve d’une grande capacité à intégrer, savoir utiliser et mettre en pratique ce qu’ils apprennent.
Malheureusement, une grande majorité n’ont pas accès à l’emploi, et bénéficient d’aide tel que l’Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé(AEEH), puis à l’âge adulte de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) qui est fixé à 808.46 euros par mois, en sachant que la demande ou le renouvellement de ces aides peuvent perdurer plus d’1 an, et durant ce laps de temps ils se retrouvent sans aucune ressource.
Mais ce montant est -il suffisant pour vivre alors que l’on sait que le seuil de pauvreté est de 840 euros par mois, ce qui signifie que les adultes handicapés sans avoir rien demandé sont dans le pourcentage de pauvres que compte notre belle France.
Quelques chiffres (source talenteo) :
2,51 millions de personnes bénéficiant d’une reconnaissance administrative de leur handicap (RQTH) sont bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH). Parmi eux :
81% occupent un emploi ordinaire,
7% occupent un emploi en entreprise privée avec une aide à l’emploi de travailleurs en situation de handicap,
2% occupent un emploi spécifique dans la Fonction publique,
2% travaillent en entreprise adaptée.
Nous devons cependant nous poser certaines questions, à savoir si dans le monde du travail les relations professionnelles peuvent être différentes ainsi que le regard des autres. Peut-on dire qu’ils sont considérés comme vous, comme moi ?
Les relations avec les parents

Nous sommes confrontés à des cas où les parents ne peuvent pas faire face au handicap de leur enfant, et font le choix de centres adaptés.
Je ne jette pas la pierre à ces parents, car s’occuper d’un enfant/adulte handicapé s’avère être une tâche difficile. Ce n’est pas simple en tant que parent, de se dire qu’on devra laisser une tierce personne s’occuper de notre sang, notre chair, qu’on devra faire sa vie en son absence, tout en sachant que notre cœur et nos pensées sont ailleurs, car on se soucie de ce qu’ils vont devenir, on se demande s’ils sont heureux, si on a fait le bon choix.
Notre vie est rythmée de choix difficile, et intégrer nos enfants/adultes dans ces centres, ne signifie pas qu’on ne les aime pas, ce n’est pas le cas, cela signifie qu’on a choisi un mode de vie mieux adaptés pour eux, dans un univers où ils seront entourés de personnes qualifiés et apte à réagir si besoin est.
Et pour ceux qui font le choix de les garder près d’eux, c’est bouleverser sa vie, être attentif et attentionné, avoir de la patience, comprendre leur humeur, leur état d’esprit, faire face à des crises. 
Mais c’est aussi, de la joie, de la bonne humeur, quand ils les regardent danser, rire, chanter. 
C’est oublier pendant un court moment nos instants d’angoisses, nos peines, et se dire « il est différent, mais je l’aime ».


Voici ma conclusion, vue de ma position de femme concernée par ce sujet:

Un parent, une mère devrait-elle montrer ses faiblesses, pleurer, car elle ne sait pas de quoi sera fait l'avenir de son enfant "inadapté"?

Pour moi, être heureux avec un handicap quel qu'il soit, c'est avant tout d'être entrainé par ceux qui vous aiment, le pouvoir d'être positif malgré les difficultés sociales, économiques, humaines, discriminatoires.

Essayer de vivre sans penser quotidiennement, continuellement au handicap, tenter de vivre une vie classique d'un humain comme tout autre.
Tout simplement VIVRE.

+Anonymiss Kreol, le 14 décembre 2016.

N'essayons-pas, faisons-le.

YES OUI KAVE!