LE KAVE SE REBIFFE

Bienvenue dans l'antre rebiffeuse branchée sur le courant alternatif de la KAVE.

Ce blog, à vocation citoyenne et collective, se veut participatif et coopératif en s'attelant au grand défrichage de ce monde !

Le partage est une arme de construction massive.

Alertez, proposez, Réenchantez ! YES OUI KAVE ! Contact: leskavesserebiffent@gmail.com


samedi 29 juillet 2017

RED RED WINE

 
"Vous me demandez si je suis athée ? ... Je suis plus intéressé par notre vin d'ici que par leur au-delà." Francis Blanche


La Kave se rebiffe... les Kaves trinquent...
C'est la tournée du Tavernier, Kapitaine Kaverne du Kavisme pour un post dédié au raisin...fermenté...
Namasté all daaaaamn life!

"On a beau noyer sa raison dans le vin, on n'y noie pas le sujet de ses peines." Proverbe Chinois

Alerte! La Vigne est en danger.
Comme souvent au comptoir, on se pose des questions existentielles.
Et quand ça parle pinard, ça s'enflamme jusqu'à très tard!
Les Kaves se rebiffent quand on touche au sacrosaint liquide rouge tiré du raisin chatoyant de nos ceps de vignes, nous ne sommes pas à la Kave pour rien que diable!
Attention ceci est un constat, non pas une diatribe amère envers nos viticulteurs, loin de moi l'idée de critiquer les vignerons et autres producteurs de vin, la Kave apprécie tant le vrai bon vin qu'elle tente juste de comprendre où va "l'industrie" du vin en ce début de 21ème siècle alors que les turpitudes climatiques vont fatalement dessiner une nouvelle carte du vignoble en France et ailleurs. 
Le mode actuel de l'exploitation du vin n'est pas durable, n'est plus tenable, voire même il est dépassé, obsolète tant l'activité commerciale du vin est devenue un business se devant d'être profitable comme les autres. Mais ça, c'était avant, il va falloir passer à autre chose maintenant.
Et ces agriculteurs là étaient quelque part les garants de notre bon-vivre, de nos savoirs-faire et même de notre sécurité alimentaire.
Au fil du temps, on a endetté jusqu'à l'extrême ces gens-là pour ainsi les obliger pour beaucoup à adopter les modes et les standards de production que la société de surconsommation revendiquait avec force et persuasion vicieuse.
Faites des millions de litrons, vous aurez plein de pognon!
Sauf que dans la réalité, à part pour quelques privilégiés de grands châteaux, ça ne s'est pas passé comme ça...
Après la folie des années 80 et le début de la production de masse, est venu le temps où les vignerons ont commencé à asperger allègrement des pesticides partout sur leurs cultures. La France est championne d'Europe de pulvérisation de pesticides avec 5,4 kg pulvérisé par an et par hectare (3 kg en moyenne en Europe) et encore c'est une moyenne puisque dans certaines régions agricoles ou viticoles c'est pire, bien pire...
Que dit la loi d'ailleurs sur les épandages près des habitations?

Ce qui est fou, c'est que les vignerons eux-mêmes mettent leur santé en péril, leur vie en danger en utilisant toutes ces saloperies! Non seulement, les paysans ont un taux de suicide beaucoup élevé que la moyenne, mais en plus ils s'intoxiquent avec leurs propres produits fournis à prix d'or par des joyeux lurons comme Monsanto, Bayer et consorts!


"Ici, nous sommes très "recevants", venez avec une bouteille de bon vin et nous vous accueillerons les bras ouverts"

Les changements climatiques n'aidant pas (et ça va pas aller en s'améliorant), le 21ème siècle se transforme en une sorte d'enfer pour les viticulteurs, et cela, même (surtout?) pour ceux qui sont entrés de plein pied dans la mondialisation, le développement à marche forcée, la surproduction pour toujours plus de profits ainsi que l'exige la doctrine en cours dans ce Monde, tout ceci accompagné de l'utilisation massive de pesticides afin d'optimiser, de rentabiliser les productions, il faut bien rembourser les emprunts, Bankster quand tu nous tiens...

Pourtant, les épandages ne datent pas d'hier, et pour avoir moi-même participé à des vendanges sur différents vignobles, j'ai pu malheureusement être le témoin de ces pratiques aberrantes, qui à mon avis, mettaient en danger les habitants, les travailleurs, les consommateurs ainsi que la faune et la flore des régions concernées!
Bien sûr, le paysage de la viticulture a beaucoup évolué en trente ans, on peut noter que beaucoup d'appellations, de châteaux ont été acheté par des asiatiques, ou par des consortiums vendant du vin comme on vend des chips ou des clous. 
Cette profession s'est retrouvée étranglée par les prêts à rembourser et a du lâcher une partie de son patrimoine à des investisseurs étrangers ou des sociétés avides de faire des dividendes sur le business très lucratif du vin français. 
Les esclaves modernes n'ont pas de chaines, ils ont des dettes.

Notre vin est tellement côté partout dans le monde qu'il ne pouvait pas échapper à la cupidité ambiante et a donc tout naturellement pris sa place au sein du système, au détriment comme souvent (comme toujours?) des gens vivant de cette activité et des consommateurs.
Mais il y a des choses immuables en ce monde, et l'ennemi numéro un du vigneron, c'est bien encore et toujours la météo, et cette année une fois de plus, les vendanges de septembre s'annoncent délicates...






"Boire un verre, c'est bon pour la santé, boire le reste de la bouteille, c'est bon pour le moral" Dicton populaire

Cependant, il y a toujours une forme de résistance dans chaque corporation, et le vin n'échappe pas à cette "tradition" française. 
De plus en plus de viticulteurs délaissent le modèle imposé depuis trois décennies pour revenir à des exploitations plus à taille humaine.
 Plusieurs appellations Bio ont vu le jour, et certains tentent juste de garder une appellation locale pour préserver des petits vins, des crûs de terroirs. 
Ceux-ci sont tournés vers une culture de "sobriété" de production au lieu de la folie du modèle installé depuis trente ans.
Un chroniqueur Kaviste dénommé Danton s'en était fort bien expliqué il y a quelques temps au comptoir de la Kave.

"Si tu te souviens bien, il existe cinq bonnes raisons de boire : L'arrivée d'un hôte, la soif présente et à venir, le bon goût du vin et n'importe quelle autre raison."
Proverbe Latin

Alors le vin inscrit au patrimoine culturel chez nous, finalement cela sonne comme une évidence, mais est-ce que ces vignes survivront encore à notre "culture" consumériste jusqu'au boutiste dans les vingt-cinq prochaines années?
 Rien n'est moins sûr au vu des événements mondiaux actuels! 
Quelle tristesse serait ce monde si d'ici quelques décennies, nous ne pourrions plus déguster un bon Meursault ou un Sancerre bien frais, accompagner une tartinade de fromage avec un Gigondas onctueux... Mieux vaudra toujours déguster un fameux Saint Amour (choisi au hasard parmi les neuf grands crûs du beaujolais ;-)) que ces horreurs à bulles que je ne nommerais pas...
 Non, à la Kave, on ne veut pas se résoudre à cela et on appelle de nos voeux une transition écologique oenologique joyeuse! 
L’histoire de la vigne et du vin est si ancienne qu’elle se confond avec l'histoire de l’humanité, il faut donc qu'elle s'adapte à ce nouveau monde qui émerge en se transformant profondément sous peine de périr lentement à l'image du monde de l'agriculture d'aujourd'hui.
Reste à savoir si ce monde émergent ira vers le pire ou cherchera à se bonifier comme un bon vin millésimé pour une pratique des cultures vinicoles raisonnées et raisonnables.
Longue vie au sang de la terre grâce à un raisin sain, bio et équitable pour tous.
Vignerons du monde, Unissez-vous!

Convivialité et partage sont les deux piliers de comptoir de la Kave alors apéro les amis, mais à consommer avec modération... Santé les Kavistes!


YES OUI KAVE!